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Les migrations économico estudiantines en France




Dur dur de rester sur place! C'est la terrible leçon donnée à l'humanité entière en ce temps de pandémie mondiale.

Tout le monde est migrant. Le phénomène migratoire est aussi vieux que le monde. C'est la dramatisation d’un aspect de l’impact de ce processus en lien avec la montée du nationalisme politisé qui a mené à des distinctions, pire à une véritable confusion aux retombées néfastes. De l'homo sapiens doté d'une liberté naturelle d'aller et venir, nous sommes parvenus à une typologie du phénomène migratoire, une typologie quelquefois discutable, relative et surtout malléable au gré des politiques.
Aujourd'hui nous employons des mots à tort et à travers. Avec la médiatisation, les termes migrants et réfugiés se confondent. Des termes sont employés et souvent associés, trop souvent instrumentalisés… Migrants, réfugiés, étrangers entre autres sont employés pour désigner l’autre qui peut être tantôt différent, tantôt très proche.
A la vérité, le phénomène migratoire est très complexe, très large et est surtout à prendre avec des pincettes … Au fonds nous sommes un peu tous des étrangers quelque part à bien y voir.
Nous allons donc parler migrations et avec assez de recul en ces moments les plus marquant de l’humanité.
Nous allons donc prendre un peu de hauteur pour mieux nous rapprocher d’un aspect peu médiatisé de ce phénomène en France. Il s'agit pourtant d'un aspect de ce phénomène qui devrait entre autres concerner davantage la société et surtout les politiques en ces temps ci difficiles…
Nous ne nous attarderons pas sur les généralités, mais nous partirons d'une réalité observable mais assez peu observée … Nous parlerons donc des méandres des migrations économico estudiantines !
Tout d’abord procédons à quelques clarifications conceptuelles . Nous allons distinguer le réfugié du migrant et mettre en lien la définition onusienne des migrants économiques avec la liberté de circulation.


« Réfugié »: Les réfugiés se trouvent hors de leur pays d’origine en raison d’une crainte de persécution, de conflit, de violence ou d’autres circonstances qui ont gravement bouleversé l’ordre public et qui, en conséquence, exigent une « protection internationale ». La Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, mais aussi des instruments régionaux et les statuts du HCR permettent de donner une définition du réfugié.
« Migrant »: Il n’existe pas de définition juridiquement reconnue du terme « migrant ». Toutefois, selon les Nations Unies, ce terme désigne « toute personne qui a résidé dans un pays étranger pendant plus d’une année, quelles que soient les causes, volontaires ou involontaires, du mouvement, et quels que soient les moyens, réguliers ou irréguliers, utilisés pour migrer ». Cependant, il est courant d’y inclure certaines catégories de migrants de courte durée, tels que les travailleurs agricoles saisonniers qui se déplacent à l’époque des semis ou des récoltes.
« Liberté de circulation »: Droit d'aller et venir présentant les trois aspects suivants : liberté de circulation au sein du territoire d'un Etat donné, droit de quitter tout pays et droit de retour. Aux termes de l'article 12 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, (1966) : « 1. Quiconque se trouve légalement sur le territoire d’un Etat a le droit d’y circuler librement et d'y choisir librement sa résidence. 2. Toute personne est libre de quitter n'importe quel pays, y compris le sien. […] 4. Nul ne peut être arbitrairement privé du droit d'entrer dans son propre pays ».
« Migrants économiques» :  Migrants quittant leur pays d'origine pour s'installer sur le territoire d'un Etat étranger afin d’améliorer leurs conditions d'existence. Ce terme peut être utilisé pour distinguer ces personnes des réfugiés fuyant les persécutions. Il s'applique également aux personnes essayant d'entrer dans un pays sans autorisation ou en usant des procédures d'asile sans motif légitime, ainsi qu'aux travailleurs saisonniers.

II- Analyse du parcours économico-migratoire d’un étudiant d’Afrique noire

X est étudiant en Droit, il est arrivé en France après être passer par Campus France.
Concernant la procédure campus France, les frais de dépôt de dossier sont à 100 euros.
L'étudiant désirant postuler pourra s'inscrire en ligne sur la plate-forme campusfrancetogo.org à partir du 15 novembre de chaque année. Il faut renseigner son adresse mail et son identité à cette étape.
Après s'être enregistré sur le site, Il faut attendre 24h à 48h pour que l'inscription soit validée. L'étudiant recevra alors par mail son Identifiant campus France et un mot de passe qui lui permettront de se connecter désormais sur la plate-forme et créer son dossier en ligne afin de le soumettre aux universités.
Une pièce d'identité bien scannée permettra de compléter son inscription (sont acceptés lors de l'inscription, le passeport, La carte nationale d'identité ou le certificat d'acte de naissance).
Il faut ensuite remplir les autres rubriques sur la plate-forme. Sont demandés à cette étape, un CV, les attestations et diplôme du cursus antérieur de l'étudiant.
Après toutes ses étapes faites, Il faut soumettre le dossier à campus France Togo qui vérifiera si tout est bien renseigné afin de validation et permettre à l'étudiant de prendre un RDV pour un entretien au cours duquel au répond aux questions liées au projet d'étude, projet professionnel, motivation et moyens financiers s'il le faut.
Petit rappel, il faut aussi prévoir un budget de 615€ par mois dont il faut justifier par une attestations bancaire lors du dépôt de visa
Voilà un bref résumé de la procédure. Au total pour un étudiant voulant faire des études en France, il lui faut rassembler 10000 euros environ dans un pays où le SMIG mensuel est de 53.68 euros exactement et où les conditions sociales de vie sont aussi flagrants que l’écart entre 10000 euros et 53.68 euros.
Pour cela X et toute sa famille s’endettent et X une fois ici devient une source de revenus pour toute sa famille, un espoir…

Paradoxalement, on note la diminution du nombre d'acceptation, la réduction des bourses et pour cette année l'augmentation des frais d’inscriptions...
C’est finalement un parcours de combattant de quitter son pays pour venir en France poursuivre ses études, et les institutions spécialisées dans le domaine en sont conscients, mais que font-ils? Chaque année, ce sont des millions qui sont débloqués, empruntés pour franchir légalement la méditerranée, vous comprendrez bien alors pourquoi d’autres préfèrent prendre des raccourcis… C’est donc un leurre de penser que les jeunes africains ne viennent en France que pour profiter des privilèges ou avantages de la métropole, ils payent le prix fort pour pour arriver. Une fois ici, à côté des études, il se tapent de grosses heures de travail, sont même pour la plupart sous payés et surexploités. Mais peux-tu te plaindre quand en un mois de travail et d’études tu gagnes 10 fois le SMIG dans ton pays?

Et l’Europe reste toujours perçue comme un eldorado et malheureusement ou heureusement pour ses étudiants, ils deviennent une vache à lait pour le reste de leur famille restée au bled comme on dit. Et finalement avec le temps la raison des études devient secondaire, leur valorisation n’est plus acquise au point où d’autres décident finalement de rester en transformant leurs jobs secondaires en CDI jusqu’à la retraite et en alignant des diplômes pour commencer…


III- Perspectives...

 
Le but de cette communication n’est pas de susciter  de la pitié mais des questionnements… Si l’autre c’est celui en qui on peut se voir, celui qui partage presque souvent les mêmes émotions que moi dans les mêmes circonstances, pourquoi ne pas faciliter l’entraide? pourquoi entre étudiants, les étrangers n’ont pas droit aux aides du CROUS la 1ère année dans laquelle ils sont le plus dans le besoin? A quand un ERASMUS  Afrique pour une coopération solidaire entre l’Afrique et l’Europe?
il faut rendre actuelle la question des migrations économico estudiantines, les inégalités qu’ils créent et surtout leur impact autant dans les pays de départ que dans les pays d'accueil.
La peur de l’autre, c’est parfois la peur de soi.
Le patrimoine c’est ce qui appartient au père et qui revient aux fils en partage et la terre est le patrimoine de toute l’humanité. A l’occasion de cette journée, repensons l’humanité et redirigeons les questions de la migration autrement…
Je vous remercie.

J-Serge Abiola SABI,
Juriste, enseignant vacataire en Droits et libertés fondamentaux



Commentaires

  1. Merci M.Serge, mon frefr !
    J'ai beaucoup appris de ton écrit.
    Bonne continuation !

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